Les Flamands avaient fait le voyage en plusieurs étapes depuis l'Artois. En charrue tirée par des boeufs, qui ont été mis aprés pour respecter l'adage et la logique. Le voyage a été pénible. Sous les bourrasques de vent, dans le gris dégueulasse, la boue des routes et le froid de saison.
Ils s'étaient arrêtés dans des relais glauques, bouffer des salades de betteraves infames vendues à prix d'or.
C'est au petit matin qu'ils arrivent. Le pater familias descent de l'attelage. Un épi fièrement dressé sur son crâne, comme un bras d'honneur de fait lui qui déteste ne pas être parfaitement coiffé. C'est donc un peu chafoin qu'il s'adresse au garde derrière sa herse.
Demat et toutes les formules de politesse patoi-isante que vous voulez. Nous sommes venus pour l'annoblissement de Malycia. Puis on a soif. Même un coup de chouchenn serait pas de refus.
Il toise le garde.
C'est dimanche c'est ça ? Pour ça que vous avez pas mis une marinière avec un chapeau rond ? Vous m'faites marrer vous les Bretons. Z'êtes cools, mais pas tout à fait comme nous.